Corinne Ménétrey :
Les 3 Coups, on peut dire que je suis tombée dedans quand j'étais petite.
En effet, j'ai vécu les balbutiements de cette belle "quarantenaire". J'étais gamine et je me souviens des premières pièces mises en scène par mon papa et je crois bien que le virus, c'est là que je l'ai attrapé. Il a tout de même fallu quelques années d'incubation pour que la maladie se déclare. C'était, si mes souvenirs sont bons, en 1983 que Jacques Borry, alors président, m'a contactée, car il souhaitait rajeunir la troupe qui, semblait-il, s'essouflait.
Certains pilliers et pionniers, tels que Gabs, Michou, Pépée et autres Fufu, Adrienne, Françoise avaient quitté le navire et il fallait songer à la relève.
C'est ainsi qu'avec Lili, Laurent, Robert, Loris et Michèle, nous avons intégré la troupe de bon coeur. Ont suivi Kiki, Catherine, les Séni...
Une dizaine de mises en scène plus tard, à deux ou en solo, je me retrouve aujourd'hui avec au coeur toujours ce même enthousiasme. J'aime cette société et c'est un bonheur à chaque fois renouvelé, malgré le choix parfois difficile de la pièce, la distribution diplomatique des rôles, tout en prenant en considération les disponibilités des acteurs. Sans parler des désistements en cours de route, des arrivées tardives aux répétitions ou carrément l'oubli de celles-ci, le stress des derniers jours avant la générale où l'on se dit qu'on ne sera jamais prêts à temps, ou pire, que cette pièce n'est décidément pas drôle. Les trous de mémoire qui parfois deviennent abyssaux. Les impros de certains acteurs qui déstabilisent leurs camarades. Les coups de gueule, les coups de blues, les coups de sang. Les maux de ventre, les sueurs froides. La course au mobilier et autres accessoires. Les décors, le dernier coup de pinceau. Les coulisses et les plaisanteries plus ou moins douteuses. Le maquillage, les costumes. Les gags de la dernière représentation, les fous rires aux répétitions et sur scène qui font office de soupape et contribuent à évacuer les tensions.
Mais la cerise sur le gâteau, la récompense, c'est vous, chers amis qui venez année après année nous encourager de vos applaudissements. A chaque dernière représentation, avec le plaisir de vous avoir offert quelques heures de détente, se mêle la mélancolie de se quitter après 3 mois de travail en commun.
Les 3 Coups, c'est tout ça mais c'est aussi de précieuses aides telles que souffleur, accessoiriste, maquilleuse, coiffeuse, machiniste, décorateur et plein de petites mains qui donnent généreusement de leur temps pour que la fête soit belle.
Alors ensemble, nous poursuivrons cette magnifique aventure, riche en amitiés, en rencontres et en éclats de rire.
Mais elle est aussi faite d'émotions, de tristesses et nous aurons une pensée particulière pour ceux qui nous ont quittés trop tôt et qui ont également fait les 3 Coups.
Longue vie aux 3 Coups et merci.
Lily Séni :
Comme metteur en scène, j'ai eu des boutons, des pustules, des rougeurs. Les soucis de ne pas être prêts à temps, de motiver les troupes, ceux qui ne savent pas leur texte, ceux qui arrivent en retard, ceux qui mangent de l'ail avant les répét', ceux qui rouspètent, ceux qui n'écoutent pas, qui ne veulent pas se transformer ou porter une perruque, etc, etc...
Mais il est nécessaire de passer par là pour se retrouver devant son public et prendre à bras le corps les applaudissements, les bravos et se sentir si soudés dans une merveilleuse aventure de joies, de bonheurs, de rires, de farces et d'amitiés très fortes.
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