Lily Séni :

Dans la pièce "Huit Femmes", à chaque fois qu'une actrice devait aller jeter un coup d'oeil dans la chambre du mari, elle avait droit à la vision d'une paire de fesses ! Les hommes, qui faisaient office d'accessoiristes, avaient trouvé ça pour nous déstabiliser. Des valises pleines de cailloux à porter à travers la scène, des tasses collées aux sous-tasses, du vinaigre à la place du thé, etc...

A une époque, dans les années 80, les 3 Coups sont partis en tournée. J'en vois qui ricannent, mais c'est vrai. Nous sommes allés à Cortaillod avec "Edouard et Agrippine", à Neuchâtel avec "L'état civil", à Compesières avec "Des enfants de coeur" et également à Echallens avec "Mais ne te promène donc pas toute nue".

C'était toute une expédition, imaginez avec les moyens du bord. Nous ne pouvions pas emporter nos meubles, les sociétés qui nous accueillaient nous prêtaient le nécessaire. C'est à l'occasion de la représentation de "Mais ne te promène donc pas toute nue" que la plateau de la table ronde prêtée n'était pas fixé à son pied et à force de s'appuyer dessus, de tourner autour, de taper dessus, ce qui devait arriver arriva, le plateau est tombé sur l'un des acteurs.

Voilà le genre de situation tout-à-fait déstabilisante pour les acteurs, mais parfaitement hilarante pour le public qui devient une sorte de fil rouge tout au long du reste de la représentation.

Jacqueline Tirabosco :

... 1988 "Des gorilles et des anges", un petit rôle d'espionne anglaise m'est proposé. Je ne suis jamais montée sur scène et tout de suite, je comprends que ce n'est pas si facile. Aujourd'hui, lorsque je regarde la vidéo faite de cette comédie, je suis surtout émue de revoir et de réentendre Robert Oberholz, qui devait nous quitter quelques années plus tard. Salut l'artiste, tu étais jeune, magnifique et drôle, je suis heureuse de t'avoir connu.

... 1991 "Huit Femmes", comédie dramatique dont le film s'est inspiré. Quel bonheur, les filles, que ces répétitions où nous finissions la soirée, crevées, au "Trois Huit" ou au bistrot de la Tour, pour décompresser et boire un verre. Un magnifique souvenir que ce grand rôle pour moi et rendu possible grâce à vous toutes.

... 1994 "La bonne planque", LA comédie par excellence, jouée en France par Bourvil et reprise à Meinier avec talent et drôlerie par Eric Grand. Pour moi, le rôle de Fernande, la dévoreuse d'hommes ! Heureusement qu'il y a la perruque et le maquillage, et quel bonheur de pouvoir me jeter sur Eric assis sur le canapé, sous la oulette de Lily Séni, qui criait de la salle "Allez, vas-y, t'es pas sa mère !" Justement, Eric, il était de la même volée qu'un de mes fils !

Alors, vive le théâtre amateur et surtout les 3 Coups, Paul, Célina, Corinne, les Monnier, pour ces merveilleux souvenirs.